1.    Contexte
En novembre 2021, 193 États membres de l’UNESCO ont adopté la Recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle (IA). Cette norme mondiale vise à tirer parti de l’impact positif de l’IA, tout en tenant compte de ses risques inhérents. Des pays du monde entier ont lancé le processus de mise en œuvre de la Recommandation, avec un soutien tangible de l’UNESCO, notamment en matière de renforcement des capacités.
C’est dans ce cadre que l’UNESCO s’associe à la Fondation McGovern dans l’initiative « Exploiter le pouvoir de l’IA pour promouvoir l’égalité des chances dans le monde numérique », afin de traduire les principes de la Recommandation en cadres institutionnels et réglementaires nationaux, et de construire un consensus national sur une vision commune de l’IA.
Dans un premier temps, le projet sera mis en œuvre dans quatre pays pilotes, notamment le Chili, le Maroc, le Mexique et le Sénégal, sur une période de neuf mois.
A cette fin, l’UNESCO recherche des experts de haut niveau pour superviser la mise en œuvre du projet au Maroc, en accompagnant les différentes composantes de recherche et d’analyse, et pour diriger la préparation d’un rapport national axé sur les politiques. Ces rapports s’appuieront sur les résultats de la méthodologie d’évaluation de l’état de préparation à l’IA de l’UNESCO (ou « Readiness Assessment Methodology » RAM) et refléteront les résultats des consultations nationales multipartites qui seront organisées dans le cadre de cette initiative. L’objectif du rapport sera d’informer la stratégie nationale globale du pays en matière d’IA et de fournir un cadre analytique et factuel sur la gouvernance éthique de l’IA, avec l’identification de priorités à court et à long terme et l’usage de la Recommandation sur l’éthique de l’IA comme fil conducteur.
L’expert travaillera sous l’autorité de la Sous-Directrice générale pour le Secteur des sciences sociales et humaines (ADG/SHS) et sous la supervision directe du Chef de la Section de bioéthique et d’éthique des sciences et des technologies et du Spécialiste de programme dans le Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb.
Les candidats peuvent s’associer pour présenter une candidature commune à ce poste de consultance.

2. Fonctions et tâches 

L’objectif de la consultance est de diriger le processus de recherche et d’analyse des résultats, en vue de l’élaboration du rapport national axé sur les politiques. Le rapport sera basé sur les résultats du déploiement de la méthodologie de l’UNESCO d’évaluation de l’état de préparation à l’IA, et sur les principaux résultats des consultations multipartites nationales à mener dans ce cadre.
Plus spécifiquement, l’expert principal sera responsable de :
a. Coordonner le travail d’un comité de pilotage national multidisciplinaire/multipartite qui supervisera la mise en œuvre du projet du côté du gouvernement.
b. Faciliter la mise en œuvre de l’évaluation de l’état de préparation de l’IA, afin de disposer d’une compréhension approfondie du potentiel de développement de l’IA, de l’état d’avancement dans le pays en termes de préparation institutionnelle et réglementaire, ainsi que des lacunes réglementaires et institutionnelles à combler, pour transformer le potentiel en action.
c. Préparer un rapport de diagnostic basé sur les résultats de l’exercice de l’état de préparation de l’IA, conformément à la méthodologie de l’UNESCO.
d. Participer en tant qu’expert aux consultations nationales qui seront menées à grande échelle, afin de présenter les résultats de l’évaluation de l’état de préparation, et de faciliter les discussions menant à l’identification des besoins, des préoccupations et des priorités politiques de la société civile.
e. Rédiger le rapport national final axé sur les politiques, afin d’éclairer le développement de la stratégie nationale en matière d’IA. Conformément au contexte national, ce rapport pourra compléter la stratégie nationale existante en matière d’IA, ou servir de plan directeur pour l’e développement d’une telle stratégie lorsqu’elle n’existe pas, et comportera des recommandations concernant les réformes réglementaires et autres réformes politiques nécessaires à une gouvernance efficace de l’IA dans le pays, en se basant sur les priorités à court et à long terme identifiées, et en utilisant la Recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle comme cadre général.
f. Participer au Forum national de haut niveau sur l’IA pour présenter les résultats du projet.

Méthodologie d’évaluation de l’état de préparation (Readiness Assessment Methodology/ RAM)

La première étape cruciale de la mise en œuvre de la Recommandation est de lancer le processus d’évaluation de l’état de préparation selon la méthodologie de l’UNESCO RAM, afin de soutenir les États membres dans l’identification de leur statut à des moments spécifiques de leur trajectoire de préparation sur différentes dimensions (juridique/réglementaire, sociale/culturelle, technique/infrastructure, économique, et scientifique/éducative).
En effet, la méthodologie RAM représente un instrument de niveau macro qui aidera les pays à comprendre où ils se situent sur l’échelle de préparation pour une IA éthique et responsable pour tous leurs citoyens, en mettant en évidence les changements institutionnels et réglementaires qui seront nécessaires. En outre, les résultats de la RAM aideront l’UNESCO à adapter le soutien aux réformes politiques et au renforcement des capacités institutionnelles, aux besoins des différents pays. Cela permettra de confirmer que le pays dispose des capacités humaines, des politiques et des réglementations nécessaires pour relever les défis posés par l’IA, tels que le renforcement des préjugés et stéréotypes traditionnels, et pour veiller à ce que les personnes et leurs intérêts soient toujours au centre du développement de l’IA.

Livrables et calendrier :
1.    Avant la fin du deuxième mois : Rapport de diagnostic de l’état de préparation du pays selon la méthodologie d’évaluation de l’état de préparation à l’IA de l’UNESCO.
2.    A la fin du 3ème mois : Rapport de synthèse sur les principaux résultats des consultations nationales multipartites menées dans le cadre du rapport de diagnostic.
3.    Avant la fin du 6ème mois : Rapport national axé sur les politiques, ouvrant la voie à une réforme des politiques dans le pays en matière de gouvernance éthique de l’IA.

Lieu d’affectation
Il est prévu que l’expert principal soit basé dans le pays de mise en œuvre (Sénégal), ou qu’il se rende dans le pays pendant la durée du projet, selon les besoins, afin de s’engager pleinement dans les processus nationaux.

COMPETENCES (Fondamentales / Managériales)

Education
– Diplôme d’études universitaires supérieures (master ou équivalent) en gouvernance de l’intelligence artificielle, implications éthiques et sociales de l’intelligence artificielle ou des technologies numériques, droit et technologie, ou autres domaines connexes.

Expérience professionnelle 
– Au minimum dix ans d’expérience professionnelle sur les questions éthiques, juridiques, sociales et de gouvernance de l’intelligence artificielle et des technologies numériques connexes, au niveau national et/ou international. Une expérience auprès de l’institution gouvernementale compétente dans le pays de mise en œuvre est un atout.
– Une expérience avérée dans la conduite de recherches et d’analyses et/ou la mise en œuvre de programmes/projets sur les questions éthiques, juridiques, sociales et de gouvernance liées à l’intelligence artificielle et aux technologies numériques connexes, ainsi que sur les normes relatives à ces questions. Une expérience dans la production de rapports ou de recommandations axés sur les politiques est fortement souhaitée.

Aptitudes/Compétences
– Très bonne compréhension des questions éthiques, juridiques, sociales et de gouvernance liées à l’intelligence artificielle et aux technologies numériques connexes.
– Excellente connaissance de la dynamique de la gouvernance de l’IA dans le pays de mise en œuvre, y compris des politiques, des cadres législatifs et réglementaires, des mécanismes institutionnels, des structures et processus organisationnels et des initiatives des différentes parties prenantes dans ce domaine.
– Expérience de l’examen et de l’évaluation des politiques, tant sur le plan qualitatif que quantitatif, sur des sujets liés à la gouvernance de l’intelligence artificielle ou des technologies numériques connexes.
– Aptitude avérée à rédiger de manière claire et concise et à produire des documents d’analyse et de synthèse de grande qualité axés sur les politiques.

Langues
– Excellente connaissance de l’anglais et du français.